Citoyenneté et environnement
La protection de l'environnement est aujourd'hui une
préoccupation partagée par la plupart des citoyens. Quel peut être le rôle de
chacun d'entre nous dans ce domaine ? Comment pouvons-nous agir
collectivement ?
1. L'affaire de chacun
Le citoyen est une personne qui a, vis-à-vis de la
collectivité dans laquelle il vit, à la fois des devoirs et des
droits : il doit respecter des règles d'utilité commune, mais il
participe à l'élaboration de ces règles. Cette combinaison de droits et de
devoirs vaut aussi en matière d'environnement.
L'environnement est de plus en plus considéré comme un
patrimoine à protéger, c'est-à-dire comme une forme de droit : droit pour
tous de profiter d'un cadre de vie préservé et d'un environnement sain, droit
pour les générations futures d'en hériter sans qu'il ait été dégradé. Ce droit
s'accompagne donc de responsabilités pour chacun d'entre nous. L'environnement
n'est pas uniquement menacé par les abus de quelques personnes, mais par les
effets d'un mode de vie et de développement économique dont nous profitons
tous.
Une attitude citoyenne vis-à-vis de l'environnement ne
se limite donc pas à réclamer des règles pour le sauvegarder. Elle consiste
aussi à modifier ses propres comportements. Ainsi, la plupart des règles
de protection de l'environnement fixées à partir du début des années 1990 en
France seront-elles sans effet si les citoyens ne prennent pas en charge leur
mise en œuvre. C'est le cas de la loi de 1992 sur le traitement des
déchets, qui prévoit la disparition des décharges actuelles. La nouvelle
filière de traitement mise en place, beaucoup plus respectueuse de
l'environnement que l'ancienne, exige un tri sélectif des déchets. Ce geste
simple (jeter ses ordures dans des poubelles différentes selon leur nature,
aller à la déchetterie dans certains cas) incombe aux citoyens : c'est une
question de sens civique.
Il en est de même en matière d'économies
d'énergie, indispensables en particulier pour lutter contre le changement
climatique (effet de serre). Les États signataires du traité appelé protocole
de Kyoto (dont la France et l'ensemble de l'Europe) ont pris l'engagement de
réduire leurs émissions de gaz à effet de serre, mais l'adoption d'un mode de
vie moins consommateur en énergie reste, souvent, un choix individuel. Les États
multiplient donc les incitations en direction des citoyens (campagnes
d'information, avantages fiscaux si l'on s'équipe d'un chauffage moins polluant
etc.).
2. L'affaire de tous : le rôle de l'opinion
publique
Agir en citoyen pour le respect de l'environnement,
c'est aussi agir ensemble. La prise en compte des problèmes
écologiques s'est faite, depuis 1960, en grande partie sous la pression de
l'opinion publique et d'abord d'associations qui se sont consacrées à la défense
de cette cause.
Aujourd'hui encore, ces associations sont au centre de
débats aussi divers que :
— le débat international sur les risques de changement
du climat sous l'effet des activités humaines et les évolutions nécessaires,
dans l'industrie et la production d'énergie, pour les prévenir ;
— le débat national sur l'utilité et les dangers de
l'énergie nucléaire ;
— les débats locaux, en général à l'échelle de la
commune, sur l'aménagement du cadre de vie.
Mais l'action collective des citoyens ne s'adresse pas
seulement aux autorités politiques. De plus en plus, elle passe par les
comportements de consommation, par l'acte d'achat, pour conduire
l'industrie et l'agriculture à prendre davantage en compte les équilibres
écologiques dans leur mode de production : acheter en priorité les produits qui
ont été fabriqués en dégradant le moins possible l'environnement. Après des
campagnes de boycott, cette démarche a pris un caractère moins contestataire :
ce sont aujourd'hui les producteurs eux-mêmes, en tout cas en Europe et en
Amérique du Nord, qui cherchent à valoriser leurs produits en faisant de la
protection de l'environnement un argument de publicité. Tout ne peut cependant
pas se passer seulement entre le producteur et le consommateur : l'État doit
aussi intervenir en fixant et en faisant respecter des règles qui empêchent la
publicité, en ce domaine, d'être mensongère.
|